Soutenance de thèse :
Rôle d’ALPK1 dans l’homéostasie intestinale
Le maintien de l’homéostasie intestinale dépend d’une interaction étroitement régulée entre le microbiote intestinal, les cellules épithéliales intestinales (CEI) et les cellules immunitaires de la muqueuse. Certains récepteurs, notamment les récepteurs de l’immunité innée (PRR pour « Pattern Recognition Receptor ») stimulés par des molécules produites par le microbiote participent à une réponse physiologique protectrice. Cette réponse physiologique permet d’éliminer les agents pathogènes, de stimuler la maturation du système immunitaire, de réparer les tissus endommagés, d’augmenter les fonctions de barrière épithéliale tout en participant à la différenciation et la prolifération des CEI. L’épithélium intestinal forme une barrière physique entre l’hôte et son environnement. Cet épithélium se structure en villosités, uniquement présentes dans l’intestin grêle et en cryptes. Il est composé de différents types cellulaires capables d’absorber ou de sécréter des métabolites, dont certains contribuent à protéger la barrière en maintenant le microbiote à distance. Les cellules du fond de la crypte, les cellules souches sont essentielles au renouvellement de l’épithélium et au maintien de l’homéostasie. C’est pourquoi, de nombreux mécanismes sont impliqués dans la conservation de ce pool de cellules souches. Les cellules épithéliales en plus de leur rôle physique de barrière, expriment de nombreux PRRs qui sont considérés comme des régulateurs clés de l’homéostasie intestinale et participent à la guérison et au renouvellement de l’épithélium lors de dommages intestinaux causés lors d’une inflammation.
De nombreuses avancées ont été réalisées dans la compréhension du rôle du microbiote et des PRRs dans l’homéostasie intestinale et leur importance dans des conditions physiopathologiques telles que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). ALPK1 a récemment été décrit comme un nouveau PRR reconnaissant l’ADP-heptose produit par le microbiote intestinal.
Cependant, aucune étude n’a évalué le rôle d’ALPK1 dans ce contexte. Afin de comprendre le rôle d’ALPK1 dans les MICI, nous avons soumis des souris déficientes pour ce récepteur à une colite induite au Dextran sulfate sodium. Nous avons montré que la délétion de ce gène entraîne une susceptibilité plus importante des animaux à la colite. De plus, la stimulation d’ALPK1 par son ligand chez la souris a un impact sur l’intégrité de la muqueuse intestinale lors de l’induction de la colite. Nous avons ensuite cherché à comprendre quels étaient les mécanismes d’ALPK1 impliqués dans la protection de la colite chez la souris à l’aide d’un modèle in-vitro d’organoïdes murins. Cela nous a permis de comprendre que l’activation de ce récepteur avait un impact sur les cellules épithéliales en modulant la différenciation cellulaire et le processus de régénération épithéliale. L’ensemble de ces éléments suggère un rôle d’ALPK1 dans le processus de réparation intestinale provoqué par des dommages intestinaux via une modulation des fonctions des cellules épithéliales intestinales.
Membres du jury:
- Thomas Candela, DR, Université Paris-Saclay – Président
- Franck Galland, PR, Université Aix-Marseille – Rapporteur
- Thomas Henry, DR, Université Claude Bernard Lyon1 – Rapporteur
- Nathalie Rolhion, CR, Sorbonne Université – Examinatrice
- Marie-Agnès Bringer, CR, Université Bourgogne-Dijon – Examinatrice
Thèse dirigée par:
Nicolas LAPAQUE (Directeur de recherche, Micalis Institute, INRAE, équipe FInE)